(7)Extrait de Danser,
une philosophie, 2018,
par Julia Beauquel, philosophe, spécialiste de danse et d’esthétique.
Docteure de l’Université de Lorraine, elle a longtemps pratiqué la danse et a publié trois ouvrages sur ce sujet.
accompagner le doute
traverser – se laisser traverser
pénétrer une résistance, passer au travers.
parcourir une distance, entrer en mouvement.
traverser engage le corps et l’esprit
dans un rapport à soi comme à ce qui vient
de l’extérieur.
une attention portée à ce que l’on sème
et à ce que l’on récolte, fruit d’un processus.
traversées, racines fondamentales de l’expérience…
se dessine le paysage dans lequel s’impliquer, et dans lequel
faire apparaître des potentialités mouvantes.
…l’expérience de la rencontre.
élaborer dans la rencontre
pour penser ce que l’on ne pense pas encore regarder ce que l’on ne regarde pas encore
un accompagnement à votre rencontre
contextes
dans lesquels se manifeste le besoin, la difficulté, la question, l’envie. Le vêtement est-il trop étroit ?
émotions
qui traversent les corps, corps intelligents et vivants, corps agissants et inter-agissants.
tentatives
ce qui a déjà été essayé, ce qui pourrait être tenté.
comportements
actions automatiques plus ou moins
conscientes.
envies
plus que l’envie d’un changement,
l’envie de mouvement.
pensées
qui précèdent ou cèdent à l’action.
potentiels
les aptitudes naturelles, les disponibilités et les situations favorables.
une ré-flexion entre mouvement de corps et mouvement de pensée
faire l'expérience
explorer des espaces inconnus, déplacer l’angle de vue, se décaler, retirer la cale, creuser, délier, déplier, dé-coïncider.
imaginer
faire émerger, développer, composer, jouer.
concevoir et laisser advenir
recomposer les formes du dire en vue de transformer, ouvrir un espace de l’indéterminé, propice à la déambulation.
libre expression
des identités des ruptures endogènes des transitions sociétales des luttes des sensibilités artistiques…
en des lieux divers
dans un bureau en campagne rurbaine, au jardin, sur les chemins.
avec différents matériaux
des mots, des paroles, des écritures, des images, des dessins, des bruits ou des sons choisis, des silences, avec l’odeur du café, de l’herbe mouillée…
tenter et se laisser tenter
ensemble explorer, en découdre avec ce qui contraint ou empêche le mouvement.
…vers ce qui suit
un frétillement une déambulation identitaire une démarche artistique une pirouette professionnelle un dégagé relationnel un rebond, un grand écart, un pas de côté…
s’inspirer
philosophie - psychologie - coaching
accompagner (1) le doute
« Votre doute peut devenir une qualité profitable si vous l’éduquez. Il faut qu’il devienne savant, qu’il se mue en critique.(…) » (2) Dans cette définition, Rainer Maria Rilke affirme que le questionnement et l’analyse critique offrent la possibilité de cultiver une ressource inépuisable.
Le doute est une intéressante porte d’entrée pour regarder les représentations du réel de chacun, que nous les explorions par les pensées, les actions, par les perceptions sensorielles, ou par les interactions.
Accompagner le doute pourrait vouloir dire se joindre au doute de l’autre, pour travailler ses représentations, les questionner.
Quant au mot « accompagnement », son usage récent et tentaculaire en fait perdre le sens. En coaching, bien que non thérapeutique en tant que tel, l’accompagnement est plus à rapprocher du soin que de la pédagogie. Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, présente le soin comme une activité créatrice, holistique, précisant que « le rôle du soignant devient celui d’accompagner la vie dans sa surprise, sa puissance d’émergence » (3). Telle est notre conception du travail du coach.
La relation de l’accompagnement est la question première. Et l’approche de François Jullien, au début de sa trajectoire, (4) nous intéresse ici pour le processus qu’elle sous-tend.
élaborer dans la rencontre
Dans la relation d’accompagnement, l’art de la rencontre est « de maintenir l’écart ou de
l’ouvrir indéfiniment » dit-il, pour favoriser l’exploration d’un paysage nouveau. Le face à face,
l’imprévu permettent la découverte des flux, prête une attention sur l’endroit par où ça passe,
en faveur des potentiels de situations vécues,
de l’expression de ce qui vient tout seul.
La stratégie, qui consiste plus en l’utilisation
de différentes sources d’inspiration (5) qu’en l’application d’une méthode, contient la notion
de biais, c’est-à-dire de côté, accepte l’idée
de non maîtrise, de tâtonnement.
Il s’agit en quelque sorte de danser avec les déséquilibres propres à tout mouvement de vie, à tout changement. (6) Comme une invitation
au mouvement, Julia Beauquel, philosophe, écrit : « Le corps continue de danser dans l’ombre et le flou de ce qu’il est ici et maintenant jusqu’à ce que soudain la lumière se fasse d’elle-même et dissipe, sans que l’on sache ni pourquoi, ni comment, les dernières nappes de brumes de l’esprit. »(7)
marie rocher
expérimenter en mouvement
La rencontre, au centre de mon travail
Lorsque je découvre la méthode Feldenkrais dans un cours de danse proposé par Véronique Robin, j’ai la sensation d’apprendre une langue nouvelle. Et pourtant tout se passe dans mon corps.Par l’attention que je porte aux micro mouvements de ma structure osseuse, j’explore des connexions non éveillées à la conscience. Un potentiel de mouvement et de danse m’apparaît, la source d’une amplitude.
Comment sentir ce que je ne sens pas encore, comment penser ce que je ne pense pas encore ?
Comment emmener mon corps dans une gestuelle débarrassée de ses empreintes ?
traverser
se laisser traverser
C’est à Anne Briand,
danseuse chorégraphe que j’emprunte cette formule. Traverser l’espace,
traverser l’air, sans autre pensée
que celle-là. Une marche engagée
et réflexive, à la rencontre.
L’expérience de la rencontre m’ouvre une curiosité de l’autre, du groupe, de l’espace, de la respiration ou encore de ce qui apparaît.
Traversée, titre de l’une des œuvres d’Yves Picquet présentée lors de notre rencontre en 1999. Avec lui j’ai conçu un fil d’expositions intitulées Page/Hors page, sur le livre d’artiste dans son œuvre.
Cette question me rappelle une expérience théâtrale antérieure, lorsqu’au conservatoire j’avais travaillé ma voix, mon dire, et ma respiration corporelle, pour me mettre à disposition de la langue étrangère d’un personnage ou d’une écriture.
Un stage avec Bruce Chiefare, artiste qui commence la danse par les battle, compétitions de breakdance, inspire mes rapports aux liens. Il chemine avec l’idée que la danse puisse « effacer certains gestes comme un arbre laisse mourir certaines branches pour en favoriser d’autres en quête de lumière. »
Résonne en moi la curiosité d’un ailleurs
du dedans ou de ce que l’on peut appeler transformation
Lorsque j’intègre l’atelier de Sébastien Garcia, artiste qui mène une recherche sur la transparence chorégraphique, je me confronte de près à un paradoxe : celui d’emmener mon corps dans une écriture qui ne lui ressemble pas, alors que précisément Sébastien favorise l’expression d’un geste simple qui « laisse transparaître l’identité profonde du danseur ».
Le mouvement et la transformation m’accompagnent de bien des manières,
à bien des endroits.
Déjà en portant un regard ethno esthétique sur la manière de montrer l’art africain dans les musées en France en 1995, je confrontais la possibilité d’un regard d’anciens coloniaux, sur une production artistique et usuelle extraite arbitrairement de son milieu.
Dans l’altérité, les écarts qui m’intéressent aujourd’hui m’offrent un autre regard sur les « différences » pour les liens qu’ils favorisent, vivifient, et nourrissent notamment dans mon approche de l’accompagnement.
débuter un coaching
un premier rendez-vous
sans engagement et gratuit nous permet de vérifier l’envie mutuelle de travailler ensemble.
lors du deuxième rendez-vous
nous définissons les termes du contrat. Nombre de séances indicatif : 8 à 12 selon les problématiques Prix de la séance d’1h30 : 80 euros.
La rencontre au départ de l’éthique (cf. Inspirations) :
Plus que la relation, je conçois la rencontre comme le pivot à partir duquel le travail peut s’amorcer ; elle ouvre un espace qui permet d’explorer. La déontologie, ici. Parmi les engagements : la confidentialité, le non-jugement.
En tant que professionnelle :
Je suis accompagnée par une superviseure de pratique, dont l’expertise et le regard systémique stimulent, enrichissent ma réflexion, et assurent mon cadre d’intervention. Mes expériences, artistiques et autres, sont sujets d’exploration.
© marie rocher
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